Les nouveautés concernant les protocoles de vaccination

La primo-vaccination du chiot et du chaton

Il y a encore quelques mois, le protocole vaccinal du chiot/chaton consistait en une première injection à 8 semaines (2 mois) et une deuxième injection à 12 semaines (3 mois).

Désormais, il est recommandé (selon les recommandations du WSAVA) de faire la dernière injection de primo-vaccination après 16 semaines d’âge (environ 4 mois).

Pourquoi donc ?

Pour répondre à cette question, il faut se pencher sur l’immunité (= système de défense contre les infections) du chiot/chaton. Le chiot/chaton naît quasiment sans immunité. Il acquière cependant des défenses immunitaires en buvant le lait de sa mère dans ses premières heures de vie. Puis au cours des premiers mois de vie, le chiot/chaton va peu à peu fabriquer ses propres défenses immunitaires.

Le lait maternel est riche en anticorps maternels qui vont pénétrer dans le sang des chiots/chatons à la faveur des premières tétées. Ces anticorps vont permettre aux nouveau-nés de combattre les agents infectieux pendant les premières semaines de vie, avant que le système immunitaire du chiot/chaton ne prenne le relais.

Mais ces mêmes anticorps maternels empêchent aussi la bonne réponse au vaccin, car les anticorps maternels détruisent les molécules dans le vaccin avant que le corps ne se soit immunisé contre !

Voici un petit schéma scientifique pour vous faire comprendre toute la difficulté de la vaccination chez le jeune animal :

En rouge, la courbe représente les anticorps maternels : ils sont en très grand nombre chez les nouveaux-nés qui viennent de boire leurs premières gorgées de lait. Mais plus les semaines passent, plus les anticorps maternels se font rares dans leur organisme. C’est à ce moment que chaque chiot/chaton commence à développer son propre système immunitaire.

C’est ce que nous avons représenté en bleu sur la courbe. Toute la difficulté de la vaccination repose sur deux seuils (aussi appelés « niveau d’anticorps ») représentés ici en violet et vert. La courbe violette représente le niveau d’anticorps au-dessus duquel on aura beau vacciner, le vaccin ne fonctionnera pas car il sera détruit par les anticorps de la mère. La courbe verte représente le niveau d’anticorps en-dessous duquel le chiot/chaton est vulnérable aux infections car il n’a pas assez d’anticorps pour se défendre.

Ainsi, il existe une période critique (représentée ici par le rectangle pointillé noir) où le jeune animal n’a pas assez d’anticorps propres pour se défendre contre les infections mais à trop d’anticorps maternels pour être vacciné ! Cette période est la plus dangereuse pour le chiot/chaton !

Pour en revenir à la vaccination du chiot/chaton, il est impossible de savoir quand le niveau d’anticorps maternel du chiot/chaton est suffisamment bas pour qu’on puisse le vacciner : est-ce à 8 semaines ? À 10 semaines ? Nous n’avons aucun moyen de le savoir.

Chez certain, ça sera à 8 semaines, chez d’autres à 12 semaines. Tout ce dont on est certain, c’est que la très très grande majorité des chiots/chatons de 12 semaines sont vaccinables.

Si on vaccine un chiot à 8 semaines alors que le niveau d’anticorps maternels est encore haut, notre vaccin ne sert à rien ! Seul le vaccin de 12 semaines et le rappel à 16 semaines fonctionneront. Alors, pourquoi continuer de vacciner à 8 semaines ?

Parce qu’il existe des chiots/chatons de 8 semaines dont le taux d’anticorps maternels est déjà très bas, et si on attend 12 semaines pour les vacciner, ils peuvent tout à fait tomber malades entre leurs 8 et 12 semaines.

Donc pour protéger au mieux les bébés, on conseille désormais de vacciner à 8, 12 et 16 semaines !